Le centre de l'Islande par la piste Kjölur
Par benj le - Islande 2007 - Lien permanent
Mardi matin, nous profitons d’être dans une ville importante pour faire quelques courses au supermarché, le plein d’essence, et prendre un petit déjeuner à la pâtisserie. Passage par la poste pour poster quelques cartes puis c’est le départ vers le nord le long de la route 82. Plutôt que de couper à travers la péninsule de Tröllaskagi comme prévu initialement, nous décidons d’en faire le tour. Le temps est au soleil et le fjord Eyjafjörður encadré par des sommets enneigés nous offre un paysage typiquement scandinave. Au milieu du fjord, nous apercevons la petite île de Hrísey, peuplée de 210 habitants. Plus au nord, à 41 km des côtes au-delà du fjord, se trouve l’île de Grímsey, la seule portion de terre islandaise à l’intérieur du cercle polaire. Nous passons la ville de Dalvík (1480 habitants) puis entrons dans un tunnel de 3 km, avec une seule voie ! Lorsqu’on aperçoit les phares d’une voiture arrivant en face, on s’empresse de gagner un des espaces creusés ici ou là dans la roche pour s’arrêter, attendre que la voiture passe et repartir. Heureusement que les routes islandaises son peu fréquentées, car la traversée du tunnel nous a tout de même pris un petit moment.
En sortant, nous arrivons à Ólafsfjörður, petite ville de pêcheurs nichée au pied de montagnes culminant à 1200 mètres. La route quitte alors la côte pour devenir une piste à travers les montagnes. De l’autre côté de la péninsule nous arrivons sur la route 76 et laissons à droite la route menant à Siglufjöður, par peur de manquer de temps. Nous sommes maintenant au bord du Skagafjörður, fjord plus large et moins long que le précédent. Nous le remontons par sa rive Est, à la recherche d’une plage, mais nous ne trouvons que des galets. A l’extrémité Sud du fjord, un peu avant la ville de Sauðarkrókur, une belle plage de sable noir nous attend. La température est fraiche et les vagues déferlent sur la plage mais c’est notre première (et peut-être dernière) occasion de nous baigner dans l’Océan Arctique. Elle n'était pas chaude, et heureusement que les vagues étaient là finalement pour nous forcer à rentrer complètement, pas longtemps, juste le temps de prendre quelques photos sur lesquelles les visages sont étonnamment crispés !!! Voilà, se baigner dans l’Arctique, c’est fait. Objectif suivant : quitter la côté et rejoindre la piste 35, nommée Kjölur, une des deux grandes pistes traversant l’Islande du Nord au Sud.
Cap au sud via la route 75, puis, après avoir rempli à nouveau le réservoir d’essence, nous nous engageons enfin sur la fameuse piste. Fini les collines verdoyantes de ce matin, ainsi que le soleil définitivement masqué par un ciel entièrement gris. Nous sommes désormais seuls au milieu d’un désert de pierres. Loin devant, nous devinons les glaciers du Langjökull à l’Ouest et du Hofsjökull à l’Est. Il s’agit là d’une des plus grandes zones sauvages et désertiques d’Europe et qui ressemble parfois, parait-il, au Tibet, à la Mongolie, et même à la Lune. Ce n’est vraiment pas l’endroit pour tomber en panne. La piste est fermée l’hiver, mais l’été, un service de bus l’utilise pour relier Reykjavik à Akureyri.Sprengisandur, l’autre grande piste islandaise située plus à l’Est, est réputée moins verte (!), plus difficile d’accès et traversant des territoires plus inhospitaliers encore ! Historiquement, c’était la moins populaire des deux car on la croyait peuplée de redoutables hors-la-loi.
Dernière étape avant l’arrivée, le site géothermal de Hveravellir avec ses fumerolles et sources d’eau chaude. Nous ne sommes plus seuls, une quinzaine de personnes est là aussi, dont une bonne partie bien au chaud dans l’eau. Après quelques hésitations, nous décidons de ne pas faire comme eux et nous contentons d’un petit tour du site. Puis retour à la voiture pour la fin de notre périple d’aujourd’hui. La musique d’Ennio Morricone qui retentit maintenant dans la voiture se marie à la perfection avec ce paysage de bout du monde. Après quelques kilomètres nous arrivons à une intersection d’où part la piste F347 en direction du Kerlingarfjöll. Un autre 4×4 nous précède sur cette piste. Nous n’aurons qu’à le suivre pour nos deux premières traversées de rivières à gué du séjour. Finalement, celles-ci se révèlent moins impressionnantes qu’attendues. Le courant n’est pas trop fort et la profondeur peu importante. Mais le débit des torrents de montagne peut varier beaucoup et avec d’autres conditions les traversées auraient sans doute été plus périlleuses. Nous arrivons peu après au campement et nous installons dans le dortoir du bâtiment principal. Les plus courageux partent pour une petite randonnée jusqu’à la source d’eau chaude. Au retour, cuisine et dîner dans un bâtiment annexe, tarot (un peu trop bruyant) et au lit.
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