A défaut d'avoir beaucoup de vacances en Argentine, on a pas mal de jours fériés, dont quelques uns ont la bonne idée de se reporter au vendredi ou au lundi lorsqu'ils tombent en milieu de semaine. Le vendredi saint tombant systématiquement en fin de semaine, ma phrase d'introduction ne sert à rien... Bref, 3 jours de liberté à la mi-avril, nous décidons d'aller faire un tour sur l'autre rive du Rio de la Plata, en République Orientale de l'Uruguay, nom officiel de ce pays coincé entre le Brésil et l'Argentine, plus petit que la province de Buenos Aires et comptant avec 3,5 millions d'Uruguayens à peine un peu plus d'habitants que la capitale portègne.

Nous avions déjà visité Colonia, petite ville coloniale (ça tombe bien) située en face de Buenos Aires, en 2011. Cette fois-ci, nous nous concentrons sur la capitale Montevideo. L'automne est déjà bien avancé de ce côté-ci de l'équateur, mais nous profitons encore de belles journées ensoleillées. Un petit tour en bord de mer s'impose ! Par manque de temps, nous remettons à plus tard la côte atlantique (entre Punta del Este et le Brésil) et nous nous rendons à Piriápolis, à une heure et demi de car du centre de Montevideo. Nous sommes presque à l'embouchure du Rio de la Plata et le bleu des eaux de l'Atlantique prend ici le dessus sur le marron des eaux du Parana. En ce jour férié et de beau temps, de nombreux Uruguayens sont venus changer d'air, et la foule est présente sur la rambla, la promenade qui longe la plage et le port de la petite ville. Comme en Argentine, la boisson nationale ici c'est le maté, une infusion à base d'une plante locale appelée Yerba Maté, qui se boit dans un récipient appelé maté, avec une sorte de paille métallique appelée bombilla. Mais contrairement à leurs voisins, les Uruguayens naissent avec un maté à la main et un thermo d'eau chaude sous le bras et ne les quittent plus jamais. A la plage, en ville, à la campagne, en conduisant ou en faisant les courses, tous se promènent avec leur maté.

Partis visiter la réserve écologique où l'on peut observer de nombreux oiseaux et mammifères du coin, nous ne résistons pas ensuite à faire l'ascension du Cerro Pan de Azucar tout proche. A défaut de montagne, c'est quand même le troisième sommet du pays, à 389 mètres d'altitude. Les coatis croisés en chemin et la vue sur la côte valent le déplacement. Le soleil se couche déjà lorsque nous retournons au centre ville. Tant pis pour la baignade. Après un petit tour au port, nous reprenons le car pour la capitale.

D'un point de vue touristique, Montevideo est beaucoup moins intéressant que Buenos Aires (mais a quand même l'avantage de disposer de nombreuses plages, contrairement à Buenos Aires qui n'en a aucune). Le centre ville mérite cependant le détour. Autour de la Plaza Independencia se trouvent entre autres le siège de la présidence, le teatro Solis et le Palacio Salvo, tour d'une centaine de mètres, inaugurée en 1928, quelques années seulement après le Palacio Barolo du même architecte à Buenos Aires. Les visiteurs argentins et brésiliens sont nombreux ce week-end, mais dès que l'on s'écarte des lieux touristiques, les rues sont désertes. Tout est fermé en ce samedi de Pâques. Après avoir parcouru le centre, il ne nous reste plus qu'à nous rendre au stade Centenario. Ce stade a été inauguré en 1930 pour la première coupe du monde de football (remportée par l'Uruguay). Mais ce n'est pas un match de foot que nous sommes venus voir ce soir...

Ce soir, Paul McCartney débute une nouvelle tournée en Amérique du Sud. Et comme celle-ci ne passera pas en Argentine, c'est donc au stade Centenario de Montevideo que nous assisterons au concert de l'ex-Beatle. 3 heures de concert, 40 chansons des Beatles au nouvel album solo en passant par les Wings, un feu d'artifice, pas mal de plaisanteries avec le public, y compris en espagnol... A bientôt 72 ans, Sir Paul ne fait pas les choses à moitié.

Le dimanche matin, sous un ciel nuageux, nous parcourons le parc Rodo et longeons les ramblas où les Montevideanos viennent se promener, pêcher, courir, faire du vélo, et bien sûr boire le maté.

Le week-end est presque terminé, il nous reste l'après-midi pour rentrer à Buenos Aires. Heureusement, le pont du 1er mai arrive dans moins de deux semaines... A bientôt !